MAJ : 6 mai 2021
En 1191, le Preah Khan ព្រះខ័ន d'Angkor est dédié au père de Jayavarman VII. La statue centrale, remplacée au XVIe siècle par un stupa, était appelée Jayavarmeshvara, soit “Jayavarman, Seigneur du monde”. Le père de Jayavarman était vénéré comme une personnification du Bodhisattva de la compassion et de l'amour, Avalokiteshvara. Le site (Jayaçrï) servit de ville provisoire durant la construction d'Angkor Thom.
Le temple comprend une “salle de danse” avec des danseuses représentées sur les piliers et des frises de danseuses en haut-relief au-dessus des portes. On trouve aussi la représentation d'un orchestre de guerre dans le cadre du Reamker, un orchestre à cordes et d'un porteur d'arbres à cloches. Quelques devata à chignon à boucle, sur certains gopura et sanctuaires additionnels, pourraient être des chanteuses de louanges.
Les représentations d'instruments de musique ou d'outils sonores sont rares au Preah Khan.
Cette scène est la seule représentation proprement musicale du Preah Khan d’Angkor. Il pourrait s’agir d’une cérémonie d’offrandes faite par une famille. La danseuse sacrée, au centre de la scène divertit la ou les divinités que cette famille honore. L’ensemble se compose, de G. à D., d’une harpe arquée, d’une cithare sur bâton à double résonateur, de cymbalettes et d’un chanteur reconnaissable à son index tendu.
À droite, accroché de part de d'autre de la palanche, deux arbres à cinq cloches. À gauche, un brahmane shivaïte avec son trident. Rappelons que même si le temple de Preah Khan a été construit sous le règne du roi bouddhiste Jayavarman VII, la réaction shivaïte faisant suite à sa mort donna lieu à un remaniement iconographique au profit de l'imagerie hindouiste.
Cette série de trois vidéos (en anglais) sur les Secrets de la Triade Royale apporte des données nouvelles sur une histoire inédite, celle du célèbre roi angkorien Jayavarman VII et de ses deux épouses, les reines Jayarajadevi et Indradevi. L'investigation de Phalika Ngin (PhalikaN) a débouché sur d’étonnantes découvertes. Elle a notamment permis d’identifier l'ascension et la chute d'un roi et deux reines avant-gardistes qui éclairèrent la civilisation khmère. Pour les visiteurs des temples d'Angkor, Phalika rend la lecture des bas-reliefs aisée, plaisante et compréhensible.
Phalika Ngin (PhalikaN) est un auteur éclectique, artiste et iconographe de la Triade royale du XIIe siècle au Bayon. Elle est par ailleurs vétéran de l'armée américaine. Après quatre années d'enquête, son livre Les Secrets enfin décryptés de la Triade Royale : Jayavarman, Indradevi et Jayarajadevi a été publié en anglais, en français et en khmer.
D'autres vidéos sur cette thématique sont disponibles ici.
> L’instrumentarium musical des Khmers anciens à travers les danses de Shiva / Preah Khan d’Angkor - XIIIe s.
> Voix / Personnages féminins à chignon à boucle(s)
> Trompes et cornes / La corne du Preah Khan d'Angkor Vat
> Le Reamker et son iconographie musicale / Preah Khan d'Angkor - Fin XIIe s.