MAJ : 3 décembre 2023
Il existe de multiples déclinaisons de l'utilisation des grelots : colliers de sonnailles bovines et équines, bracelets de chevilles des enfants et des femmes, ceintures-sonnailles ou encore bannières du crocodile.
Les “bannières du crocodile” colorées tong krapeu ទង់ក្រពើ, appelée aussi “bannières des flots” tong rolok ទង់រលក, fleurissent dans les monastères bouddhiques, accrochées aux grands mâts marquant l'entrée du vihear ou en d'autres lieux. Il existe aussi des bannières blanches réservées aux rites funéraires. On appelle ces dernières tong krapeu mais le terme le plus approprié est tong pralung ទង់ព្រលឹង puisqu'il s'agit d'une représentation de l'âme (pralung ព្រលឹង), ou plutôt des âmes puisqu'il existe, selon la plupart des traditions khmères, 19 pralung.
Ces bannières ont à la fois une forme humaine puisqu'elles comportent deux jambes et celle d'un crocodile. Éveline Porée-Maspero rapporte, dans son Étude des rites agraires des Cambodgiens, que les Khmers sont eux-mêmes des crocodiles symboliques.
Il arrive, mais ce n'est pas systématique, que des grelots et des miroirs soient fixés au niveau des pieds des tong krapeu.
Plusieurs légendes liées au bouddhisme parlent de l'origine des bannières du crocodile.
D'autres légendes sont disponibles dans l'ouvrage en référence.
* D'après Éveline Porée-Maspero, Étude des rites agraires des Cambodgiens, Tome I p.103.
Les grelots et les miroirs fixés au niveau des pieds des bannières servent à éloigner les esprits néfastes. Le vent fait danser les bannières et agite les grelots. Le terme tong rolok ទង់រលក, littéralement “bannière-vagues”, traduit le mouvement de l'onde se propageant à la surface de l'océan.