MAJ : 2 décembre 2023
Le terme slek ស្លឹក (également translittéré sleuk) signifie littéralement “feuille”. Il s'agit d'une anche naturelle provenant d'arbres à feuilles larges et rigides tels que ampour, pourch, krai, kravagn, chrey kram… et bien d'autres encore. L'usage des feuilles slek se rencontre chez les bouviers qui, tout en gardant le bétail, les cueillent pour siffler des mélodies. La feuille doit être fraîche, large et suffisamment rigide pour résister à la vibration. Le joueur l'enroule longitudinalement à moitié sur elle-même de sorte qu'elle touche les deux lèvres à la fois. La lèvre supérieure contrôle la hauteur du son. Bien qu'il s'agisse originellement d'un instrument solo, certains musiciens aiment l'utiliser dans des formations orchestrales. Sur la photographie ci-contre, ce musicien joue dans l'ensemble mahori qui se produit quotidiennement au temple de Banteay Srei.
L’ensemble mahori est d’influence siamoise mais très certainement créé par les Khmers angkoriens. C’est l’un des rares ensembles non rituels dédiés à usage récréatif. Il se compose ici d'une feuille slek, d’un xylophone roneat ek, de deux vièles bicordes tro sau et tro u, d’une cithare tricorde krapeu (ou takhe), d’une cithare sur table khim, d’une flûte khloy, d'un banjo, de cymbalettes chhing, d’un tambour skor daey. Cette séquence a été tournée en 2010 au temple de Banteay Srei.