MAJ : 7 septembre 2023
Cette cithare idiocorde (kong rla) à six cordes est probablement l’un des plus anciens instruments du Cambodge et probablement aussi de la zone Pacifique. Elle est l’ancêtre de la cithare tubulaire à cordes métalliques. Ce musicien bunong du Mondulkiri était, en 2011, l’un des derniers à la jouer.
On qualifie d'idiocorde un instrument dont les cordes sont directement découpées dans le matériau le composant : bambou, roseau, sorgho… Il en résulte une grande fragilité et une sonorité peu puissante qui conduit parfois à lui adjoindre un résonateur. C'est cette problématique qui a poussé les musiciens à créer la cithare tubulaire à cordes métalliques.
Les Bunong, comme toutes les minorités ethniques des confins frontaliers du Cambodge, du Laos et du Vietnam, jouent les ensembles de gongs, qui doivent être considérés non comme plusieurs instruments mais comme un carillon éclaté qui unit les villageois. Cette cithare, tout au contraire, marque une forme d'individuation. Son nom, kong rla, contient le terme kong, signifiant “gong”. Grâce à ses six cordes, elle peut interpréter le répertoire des gongs.
Village de Pu Tam n°4. 11/12/ 2010.
La mélodie est, à l'instar du répertoire des ensembles de gongs, un segment de quelques mesures répétées à l'infini. Pour les Bunong, comme pour l'ensemble des sociétés de cette région du monde, la répétition, sous toutes ses formes, fait partie du mode de vie sociétal.