Des enfers hindous aux enfers bouddhiques


Le sujet des enfers n'est pas directement lié à la musique et à la danse à l'époque angkorienne. Toutefois, il nous tenait à cœur d'y consacrer cette page. Nous disposons à la fois de textes épigraphiques dès le VIIe siècle et d'une iconographie substantielle à Angkor Vat au début du XIIe siècle. Nous avons donc tenté de retracer chronologiquement son histoire, de l'époque préangkorienne à nos jours. Remarquons d'emblée que la méthodologie façon “bande dessinée” utilisée à Angkor Vat est toujours utilisée dans la décoration des monastères bouddhistes.


Les enfers hindous à travers l’épigraphie

Des châtiments généraux ou spéciaux sont promis pour tout type de faute. L’épigraphie des temples contient des imprécations à la fin de leurs textes de fondation. On apprend y notamment que non seulement le fauteur subira un châtiment, mais aussi ses ancêtres et tous les siens. Le dénombrement des enfers hindous varient selon les auteurs. 

Stèle de Vat Kdei Trap - c. VIIe s.

Texte original en vieux khmer.

(17) Que ceux qui volent … aillent en enfer.

(18) Que celui qui désire prendre au brāhmane Indradatta les biens de l'ennemi de Mura (Viṣṇu) aille en enfer.

(19) Que celui qui aspire à prendre à Indradatta les biens du dieu … aille en enfer avec ses ancêtres de sept (générations).

* Inscriptions du Cambodge V - K. 214 - G. Cœdès, p.14.

Stèle de Phnom Bantay Nan - Milieu du Xe s.

Le texte en vieux khmer date du 26 novembre 982 (903 çaka) selon A. Barth. 

X. Ceux qui, n'ayant d'autre désir que de dissiper leur propre bien, volent les champs, les ornements d'or et de pierres précieuses et tout ce que fondateur a donné aux cultivateurs, aux danseurs et aux musiciens, vont dans l'enfer aux châtiments terribles.*

* Inscriptions du Cambodge II - K. 214 - G. Cœdès, p.202.

Inscription du Prasat Robam Romas - XIe s.

Cette imprécation en vieux khmer, référencée K. 153,  est datée de 1001 (923 çaka).

Selon les textes, le nombre des enfers hindous varie, de 31 à 33 ; ici, l'auteur en dénombre 32.

(24-27) Les gens qui feront prospérer cette bonne œuvre jouiront de la moitié des mérites. Quant à ceux qui détruiraient cette bonne œuvre et cette fondation, en ce monde que les rois leur infligent des châtiments de toute sorte, et dans l'autre monde qu'ils demeurent dans les trente-deux enfers, à commencer par l'Avīci, jusqu'à la fin du monde.

* Inscriptions du Cambodge V - K. 214 - G. Cœdès, p.197.

Inscription du Prasat Trapan Run de Kompong Svay - XIe s.

Cette imprécation en vieux khmer, référencée K. 705, est datée de 1002 ou 1012 (924 ou 934 çaka). Elle implique ceux qui commettent des fautes et tous les leurs. Un gage de maintien de la paix sociale.

(9-11) Que ceux qui agiront autrement que le prescrit cette fondation aillent en enfer avec tous les leurs aussi longtemps que dureront le soleil et la lune ! Que ceux qui la garderont jouissent du ciel avec tous les leurs.


Les enfers hindous à travers l'iconographie et l'épigraphie

Les enfers représentés dans la troisième galerie sud-est d’Angkor Vat ont inspiré les artistes peintres des pagodes. C'est l'une des plus grandes œuvres (66 mètres de long) jamais conçue pour représenter les enfers (et le paradis). Elle allie à la fois iconographie et épigraphie puisque chaque supplice est assorti d'une légende. La scène représente le jugement des hommes par Yama, le dieu du jugement et des monde souterrains, pourvu de dix-huit bras et assis sur son véhicule, le buffle. Ils sont alors envoyés soit au ciel soit aux enfers.

Le panneau se lit d’ouest en est (sénestrogyre), puisque qu’Angkor Vat est un mausolée. Au départ, il s’établit sur deux registres, avec deux défilés. L’un montre l’élite et la société khmère, portée sur des trônes et des palanquins, marchant avec confiance vers le ciel. Puis les deux registres s’espacent rapidement pour faire place, en bas, au « chemin qui conduit aux enfers » où les démons tourmentent aussitôt les damnés. Ils les traînent vers leurs justes peines. Les personnages sont maigres avec le visage émacié. Après 20 mètres, les chiens de Yama — la meute infernale — les menacent et, au-delà, ils sont livrés en pâture à des animaux sauvages, notamment un tigre et un rhinocéros de Java, remarquablement représenté. De nombreux damnés sont tirés comme des bestiaux, une corde à travers le nez. La scène centrale, après quelques 18 mètres, montre le lieu où ils sont jugés par Yama. Trois mètres plus loin, ses deux assesseurs, Dharma et Citragupta, demeurent sans pitié en écoutant les plaidoiries des plaignants qui sont jetés dans les enfers à travers une trappe. Plus précisément, on les dirige vers l’un des 32 enfers correspondant à leurs fautes, identifiées par de courtes inscriptions en vieux khmer. 

Inscriptions d'Angkor Vat - Début XIIe s.

Nous reportons ci-après la révision des inscriptions K. 299 par Saveros Pou parues dans “Nouvelles Inscription du Cambodge II-III” (sans les notes de bas de page), initialement publiées et traduites par G. Coedès et A. Aymonier. Saveros Pou écrit, à propos de la nature des textes : “L'exposé en est simple, très concret, dépourvu de toute expression philosophique ou eschatologique, car la leçon est contenue dans l'iconographie à laquelle le texte est adjoint.” 

Certaines inscriptions sont seulement parcellaires. La description des enfers commencent au numéro 5 pour un total de 32.

1. Ce qui est en bas : le chemin des enfers.

2. Les deux (voies) du haut : les chemins vers les cieux.

3. Le dieu Yama.

4. Le dieu Dharma ----------- Le dieu Citragupta.

5. « Sans vague ». Les personnes qui possèdent des biens de jouissance, et qui [cependant] continuent de vivre de mauvais actes.

6. « Monceau de vers ». Les gens qui dénigrent les divinités, le Feu sacré, les guru, les grands savants brahmanes qui enseignent la Loi ; [les gens qui dénigrent] les dévots de Siva, leur pères et leurs mères, et leurs amis.

7. « Rivière Vaitaranî ». Les gens qui se dissocient des bons conseils, qui méprisent la science, qui trompent les autres, [qui sont] voleurs, escrocs; les gens qui détruisent la saveur des aliments (ou l’essence des choses).

8. « Le cotonnier épineux » (kapokier). Les gens qui rejettent la vérité, les règles morales ; qui sont de faux témoins ----

9. « La montagne jumelée ». Ceux qui ont l'audace de frapper, d'enchaîner et de porter des coups [de poignard, couteau ---], l'audace de molester les autres et de leur infliger des souffrances, afin d'assurer leur [propre] existence.

10. « Sans souffle de vie ». Les gens qui sont égarés, violents, qui détruisent la confiance [chez les autres], qui tuent les femmes --- les enfants. «Breathless ». 

11. « Inspiration ». Les gens qui vivent de moyens irréguliers, les gens qui se plaignent des défauts d'autrui, qui mangent de la viande non consacrée.

12. « Étain [fondu] coulant ». Ceux qui piétinent les autres, qui leur prennent des terrains et des habitations, qui occupent leurs demeures.

13. « Fait de laque chaude ». Les gens qui incendient les maisons d'autrui, qui incendient les forêts, qui donnent du poison à autrui.

14. « Brisure d'os ». Les gens qui, contrairement à la Loi, détruisent au moyen des armes les jardins, maisons, étangs, douves, puits, bâtiments publics ; les gens qui détruisent les tirtha d'autrui.

15. « Sciage ». Les gens qui abusent de la viande.

16. « Étang rempli de pus ». Les gens qui volent les boissons alcoolisées, les femmes des autres, qui touche la femme de leur guru.

17. « Étang rempli de larmes ». Les gens qui volent la viande, s'emparent des femmes d'autrui, prennent la femme du guru, et molestent leur guru.

18. « Étang rempli de graisse ». Les gens qui convoitent les plantations, qui abusent des personnes infirmes de naissance.

19. « Bec (ou groin) de fer acéré ». Les gens qui prennent ce qui ne leur est pas donné, qui volent le riz.

20. « Amas de braise ». Les gens qui incendient les villages, villes, étables de vaches sacrées ; les gens qui urinent et défèquent dans les demeures des dieux.

21. « Poêle à frire ». Ceux qui tuent les fœtus en les enlevant du sein des femmes d'autrui, qui touchent aux femmes de leurs amis.

22. « Cuisson de marmites ». Les gens auxquels le roi confie les tâches les plus difficiles, qui [alors] volent les biens des guru, se livrent aux actes infimes pour vivre, volent les biens des pauvres, des miséreux et des savants brahmanes.

23. « Forêt de palmiers ». Les gens qui coupent les arbres qu'il ne faut pas couper qui coupent les arbres des domaines des dieux, qui souillent ces endroits.

24. « Montagne hérissée de pointes ». Les gens qui volent les éléphants, chevaux, chars et fantassins, qui touchent les brahmanes du pied, qui méprisent les pandits, et qui touchent du pied les objets du sacrifice.

25. « S------------ ». Les gens qui causent du tourment (40) aux autres, qui les dénigrent, qui volent les parasols et les sandales.

26. « Chas d'aiguille ». Les gens qui ------- ; les gens qui aspergent -- d'eau.

27. « Fils noirs ». Les gens qui trahissent et abandonnent le[ur] roi, dans leur désir avide de posséder des biens.

28. « Grand Lotus ». Les gens qui prennent des fleurs d'offrande ---

29. « Lotus ». Les gens qui dérobent les décorations florales, les enlèvent des jardins de Siva (42) pour les garder plutôt dans leurs cases.

30. « Vivifiant ». Tous les grands criminels ------ tous les grands criminels.

31- 32. (Illisible).

33. « Froid ». Les gens qui dérobent ce qui puisse les protéger du froid.

34. « Obscurité épaisse ». Les gens qui volent les torches, qui sont impurs et malhonnêtes.

35. « Grand Raurava ». ----------------------------------------------

36. « Hurlant ». Les gens qui sont déchus ; les gens qui vivent de déchets, s'emparent des aumônes, qui cultivent des pensées mesquines, qui ne remboursent pas leurs dettes.

Les enfers de la troisième galerie sud-est d'Angkor Vat

Le film donne un aperçu de la représentation des enfers à Angkor Vat. Le diaporama présente quelques images des enfers de la troisième galerie sud-est d'Angkor Vat, certaines en relation avec les légendes révisées par Saveros Pou. Concernant les noms des enfers, voir notre Glossaire en bas de page.

Les enfers de la 3e galerie sud-est d'Angkor Vat.



Le Naraka d'Angkor Thom

Naraka désigne les enfers dans l'hindouisme, le jaïnisme et le bouddhisme. Il possède plusieurs niveaux infernaux. Plus on descend, plus l'enfer est grand. Dans les Vedas, le Naraka est l’endroit où les âmes sont envoyées pour expier leurs péchés. Il en est notamment fait mention dans les dharmaśāstras, les itihāsas et les Purāṇa, mais aussi dans les samhitas védiques, Aranyakas et Upaniṣads. Certaines Upanisads parlent de “ténèbres” plutôt que d'enfer. Un résumé des Upaniṣads, Bhagavad Gita, mentionne l'enfer à plusieurs reprises. Dans les Puranas, (Bhagavata Purana, Garuda Purana et Vishnu Purana) il existe des descriptions élaborées de nombreux enfers. Ils sont situés au-dessus de l'océan Garbhodaka.

Yama, Seigneur de la Justice, juge les êtres vivants après la mort et attribue les punitions appropriées. Les Nitya-samsarins (ceux qui transmigrent pour toujours) peuvent expérimenter le Naraka pour l'expiation. Une fois la période de punition terminée, ils renaissent sur Terre dans des corps humains ou animaux. Par conséquent, ni Naraka ni Svarga ne sont des demeures permanentes.*

*D'après Wikipedia.

Yama. Musée National du Cambodge. Statue originale.
Yama. Musée National du Cambodge. Statue originale.

La Terrasse dite “du Roi lépreux” ព្រះលានស្តេចគម្លង់ est située au nord de la Terrasse des Éléphants, à Angkor Thom. Si cette dernière a été bâtie par vers la fin du XIIe siècle par Jayavarman VII, un doute subsiste pour nous quant à la date de construction — ou de finalisation — de ladite Terrasse “du Roi lépreux” proposant un style différent, plutôt XIIIe s. Le personnage ci-contre est en fait Yama, le Seigneur des Enfers. Une appellation plus juste serait donc “Terrasse de Yama” puisque la statue originale (aujourd’hui au Musée National du Cambodge) était encore sur place lors des premières fouilles de l’EFEO au début du XXe siècle. Le volume architectural situé au-dessous de la terrasse n’est autre que le Naraka. Sa façade de grès mesure environ 25 m de côté pour 6 m de haut, formant un “U”. Les sept niveaux de l’enfer, à l’extérieur et à l’intérieur du volume, sont entièrement sculptés de hauts-reliefs avec, au niveau inférieur, le monde aquatique peuplé de nagas, de poissons, de crabes, etc. La terrasse a probablement été utilisée comme men pour l’incinération des rois. Sa situation permettait à une foule nombreuse d’y assister.

L’intérieur de l’édifice montrent plusieurs images d’un roi (ou considéré comme tel) portant une couronne triconique. Or, nous savons que le roi Jayavarman VII portait une telle coiffure. Alors pourquoi se trouverait-il dans les enfers ? D’après une communication personnelle de PhalikaN (Phalika Ngin), il pourrait s’agir d’une volonté des hindous shivaïstes qui reprirent le pouvoir après la mort de Jayavarman VII ou Jayavarman VIII, d’humilier ce roi bouddhiste en le plaçant ici. Pour l’heure le mystère demeure.

Cette vidéo du Naraka d'Angkor Thom offre tout d'abord une idée de sa situation géographique dans le parc archéologique. Elle montre ensuite la statue de Yama (copie en ciment) au centre de la Terrasse dite “du Roi Lépeux”, son 'environnement, l'extérieur puis de l'intérieur (non exhaustif) du Naraka. On peut notamment voir les gardiens des enfers, les nagas polycéphales, une représentation présumée du roi Jayavarman VII avec sa couronne triconique et, à la fin, d'un danseur flanqué de deux  danseuses sacrées.



Les enfers bouddhiques

Dans le Majjimanikāya, collection d'un certain nombre de “discours du Bouddha”, les tortures de l'enfer sont décrites avec précision. Certains suppliciés, attelés à de lourds chariots, parcourent une étendue de flammes, d'autres sont forcés de se jeter la tête la première dans un chaudron d'airain bouillant, d'autres encore sont plongés dans une rivière de feu. Le nombre des enfers varie selon les cultures.*

* Universalis.fr


Les enfers bouddhiques à travers l'iconographie

L'iconographie des enfers bouddhiques se trouve essentiellement dans les monastères sous forme de fresques, assorties ou non de légendes décrivant les fautes en regard des châtiments, ou bien de sculptures, dont certaines monumentales, comme au Vat Phnov près de Battambang. Les vidéos et photographies ci-après en offrent un échantillonnage. Dans l'iconographie bouddhique du Cambodge, le nombre maximum des enfers est de seize.

La fresque de l'ensemble arak du Vat Reach Bo

À Siem Reap, le Vat Reach Bo est l'un des plus anciens monastères bouddhique du Cambodge après que les Khmers rouges ont détruit la presque totalité d’entre eux. Le vihara (temple) a été peint à une date inconnue (avant 1907 ou entre 1921 et 1924 ; pour l'heure, le mystère demeure). C'est en tout cas la plus ancienne peinture des enfers bouddhiques du Cambodge. La fresque se situe sur le mur intérieur occidental. La scène contient un orchestre autrefois typique de la région de Siem Reap jusqu'à ce que les Khmers rouges, une fois encore, éliminent méticuleusement les musiciens et la culture dont ils étaient porteurs. Cet orchestre typiquement khmer accompagnait, jusqu'à la révolution, les mariages et les cérémonies de possession dites arak. Il reste, à Siem Reap, une seule famille détenant le savoir-faire et le répertoire joué avec les instruments ici dépeints. Voir notre article consacré aux instruments de musique de cette fresque, ici.

Nous avons documenté succinctement quelques-unes des images dans le diaporama ci-contre en faisant des rapprochements d'équivalences avec la scène des enfers décrite dans une fresque des années 1950 de la sala du Vat Kong Moch (ci-après).


Les enfers du Vat Kong Moch (Siem reap)

Dans la sala du monastère de Vat Kong Moch (Siem Reap), une peinture des années 1950 montre les supplices infligés aux habitants des enfers selon les fautes commises. Pour chacun, l’artiste a écrit en khmer moderne — quelques termes dérivent du pali — la faute en regard du supplice. Il y en a seize au total, nombre correspondant aux seize enfers du bouddhisme. À gauche, sur son char, se tient Yama, protégé par un parasol rouge. Son index gauche tendu montre qu’il ordonne l’exécution de son jugement. Il porte un glaive à main droite.


Les enfers de la Pagode Sud d'Angkor Vat (Siem Reap)

La peinture des enfers de la Pagode Sud d’Angkor Vat a été financée par Nam Sitha et Kim Leang Hor (USA). C'est une œuvre récente. Pour chaque supplicié, l’artiste a noté, en khmer moderne, la faute en regard du châtiment. Yama, assis sur un trône, est représenté à droite avec ses deux assesseurs : Dharma et Citragupta. À gauche, le Bouddha, debout, est témoin des supplices infligés par Yama. Contrairement aux bas-reliefs d’Angkor Vat, les suppliciés sont nus mais leur sexe non représenté.


Les enfers du Vat Phnov (Battambang)

Il s'agit ici d'une œuvre d'art gigantesque réalisée en 2019 au Vat Phnov វត្តព្នៅ (dist. Ek Phnom, prov. Battambang). On y voit Yama, assis devant une console ornée de têtes de morts, flanqué de deux assistants, ainsi que des personnages dans un chaudron, des géants, tous sanguinolents et même un crocodile, symbole de la mort chez les Khmers, des thématiques similaires à celles évoquées précédemment.



Autre iconographie des enfers bouddhiques

La représentation des enfers n'est pas systématique dans les monastères bouddhiques du Cambodge. Certains d'entre eux offrent des représentations soignées, voire de véritables œuvres.

Vat Chedei (Siem reap)

Le Vat Chedei (périphérie de Siem Reap) offre, dans sa sala, une scène peinte sur deux murs d'angle aux contours soignés, sans légendes. Sur le mur de gauche, Yama, aux traits sévères, portant une hache, est assis sur une peau de tigre sous un figuier maudit (Ficus). Devant lui, un couple l'implore. À droite, les supplices classiques des enfers bouddhiques.


Autres


Petit glossaire des enfers

Tous ces termes sont tirés de : Saveros Pou, Vieux Khmer - Français - Anglais

 

Noms généraux des enfers

naraka (32 ou 33)

niraya

dvātriṃśanaraka - les 32 enfers

mahāniraya - les grands enfers

mahāraurava - Le terrible Raurava, l'un des grands enfers

pañcamahāraurava - Les 5 grands enfers Raurava

 

Généralité

yātanā - Punition, particulièrement châtiment en enfer

 

Enfer où l’on cuit

aṅgāranicaya - Tas de charbon ardent

amvarīṣa - Poêle à frire

kumbhipāka - Ce qui cuit dans une marmite

taptaka - Chaudron

dravattrapu - De l'étain (ou plomb) fondu

taptalākṣāmaya - Fait de laque bouillante

 

Enfer où l’on a froid

śīta - Froid

 

Enfer qui fait peur

atiraurava - Très effrayant

raurava - Hurlant

 

Enfer où l’on se noie

asṛkpūrṇahrada - Etang rempli de larmes

pūyapūrṇahrada - Etang rempli de pus

medohrada - Etang rempli de graisse

 

Enfer qui pique

kṣuradhāraparvata - Montagne garnie de pointes

kūṭaśalmalī - Le cotonnier épineux

 

Supplices divers

asṭhibhaṅga - Bris d'os

kriminicaya - Tas de vers ou autres insectes

tīkṣṇāyastuṇḍa - Bec ou groin de fer acéré

nirucchvāsa - Sans respiration, consolation

krakaccheda - Découpage avec une scie

 

Autres enfers

ucchvāsa - Souffle, consolation

tālavṛkṣavana - Forêt de palmiers

yugmaparvata - Double montagne

vāluka - Le sable, une sorte de poisson

sañjivana - Vivifiant

sāndratamaḥ - Obscurité épaisse

sūcimukha - Ayant la bouche aussi petite qu'un chas d'aiguille

 

Significations non connue

avīci 

aśitimukha 

kālasūtra (23e enfer)

padma